Covenant Protestant Reformed Church
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Chapitre IV: La Grâce Irrésistible (Irresistible Grace)

Gise Van Baren

 

J’ai en ma possession plusieurs objets. En premier, j’ai un chèque que j’ai fais distribué en grand nombre et envoyé afin évidemment, d’en encourager d’autres à être sauvés. C’est daté: «En tout temps, En tout lieu» C’est tiré de: «La Banque des Richesses de Jésus—Fonds sans limite». C’est écrit payez à l’ordre du porteur sur demande «ses besoins selon les richesses dans la gloire de Christ-Jésus» à l’endos se trouve l’explication suivante: «Veux-tu accepter Jésus comme ton Sauveur aujourd’hui même? Mon ami, ne le refuse pas. Il attend pour te recevoir. Il désire te bénir, et te sauver. Il veut te donner la vie éternelle. Si tu l’accepte, il saura remplir ton âme d’une joie que tu n’as jamais connue de toute ta vie et fera de toi un enfant de Dieu, un héritier de Dieu et co-héritier avec Jésus-Christ.» Je vous demande, quel sorte de Dieu est Celui, qui doit attendre l’endossement du pécheur avant de lui accorder le salut?

Voici un autre exemple. J’ai un bulletin de vote, l’occasion de voter pour votre salut. Ce bulletin de vote a été distribué en grand nombre afin de promouvoir «la possibilité d’accepter Christ». Trois pourront voter à ce scrutin de deux façons. En premier, Dieu vote—et Il vote «Oui» pour votre salut. Deuxièmement, le diable vote—et il vote «Non». Alors c’est à votre tour de voter—et vous avez deux possibilités: «oui» ou «non». Votre vote devient le vote décisif. L’idée est que le salut final de l’homme est déterminé par lui-même. Je vous demande de nouveau, quelle sorte de Dieu est Celui qui même s’Il a voté, il doit attendre votre vote avant que soit déterminé votre salut?

Un troisième exemple que j’ai trouvé dans Le monde en Flammes de Billy Graham. Il écrit ceci: «Il y a aussi une résolution volontaire. La volonté est nécessairement impliquée dans la conversion. Les gens peuvent passer par des conflits mentaux et des crises émotionnelles sans être convertis. Tant qu’ils n’exerceront pas la prérogative de cette liberté morale et de leur volonté pour être convertis, ils ne pourront être convertis. Cette action de la volonté est un acte d’acceptation et d’engagement. Ils acceptent volontairement la grâce de Dieu et reçoivent le Fils de Dieu et s’engagent eux-mêmes à faire la volonté de Dieu. Dans chaque vraie conversion, la volonté de l’homme s’enligne avec la volonté de Dieu. Presque les derniers mots de la bible, il y a cette invitation: «Que celui qui veut, prenne de l’eau de la vie, gratuitement» (Apocalypse 22:17). Ça dépend de vous. Vous devez «vouloir» être sauvé. C’est la volonté de Dieu, mais ça doit devenir votre volonté aussi» (page 134, édition livre de poche). De nouveau je vous demande, quelle sorte de Dieu est Celui qui désire votre salut, mais attend avec impatience que votre volonté se conforme à la Sienne?

Ces exemples nous démontrent l’Arminianisme d’aujourd’hui, qui nie ces vérités scripturaires importantes concernant le salut. En plus, nous avons aujourd’hui la menace d’un autre mal: le modernisme. Celui-ci nie la croix de Christ elle-même et nie la gloire qui nous est promise en Jésus. Cependant, on laisse sous-entendre trop souvent que cette alternative au modernisme c’est l’Arminianisme. C’est même suggéré parmi les cercles réformés, que parce que ceux-ci parlent de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, nous devrions coopérer avec eux et les encourager. Vous comprenez n’est-ce pas que les exemples que je vous ai présentées ci haut mentionnent la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, mais néanmoins, elles nient la puissance de Dieu et la puissance de la croix de son Fils Jésus. Les Arminiens ne démentent pas tout de la puissance de Dieu et de la puissance de la croix, mais ils nient en grande partie cette vérité. L’Arminianisme place tellement de puissance entre vos mains, que ce sera vous qui finalement détermineront votre salut. Est-ce que ça mérite vraiment d’être débattu—ce qui a regard à l’Arminianisme? Deux choses dont nous devons nous rappeler. En premier, notre sujet n’est pas simplement ce qui est intéressant, ni ce qui est peu important à la base; nous voulons plutôt étudier avec Dieu de ce qu’il lui a plu de Se révéler lui-même dans sa Parole infaillible. Ni vous ni moi ne pouvons dire seulement ce qui nous plait à propos de Dieu. Nous devons au contraire Le reconnaître et confesser son nom comme Il s’est Lui-même révélé dans Sa Parole. Nous devons confesser Son œuvre comme il l’a si bien dit dans cette Parole: «… celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre …» (Phil. 1:6). Nous étudierons le sujet du salut de l’Église de Dieu, et cela fait toute une différence, de quelle façon nous croyons que ce salut s’obtient.

Dans ce chapitre, nous attirons votre attention sur le quatrième point du Calvinisme: La Grâce Irrésistible. En premier, nous regardons ce qu’est cette Grâce de Dieu, deuxièmement, nous remarquons qu’elle est

 

Questions concernant notre Salut

Dans l’étude des vérités relatives à notre salut, des questions sont soulevées. Des questions en regard aux trois points du Calvinisme qui ont déjà été présentés dans les chapitres précédents. La question se soulève quand quelqu’un parle des merveilleuses vérités de l’Élection inconditionnelle et de la Rédemption particulière, «Comment puis-je être participant de ça? Moi, qui n’est ni meilleur ni différent des autres, comment puis-je devenir bénéficiaire de cette Rédemption limitée de Christ? Comment cela peut-il être? Serais-ce que Dieu a vu en moi quelque chose qu’Il n’a pas vue dans les autres? Est-ce que il se trouve en moi une volonté et un désir de Le suivre, qu’on ne retrouve pas chez les autres?» Mais c’est impossible; parce qu’avec tous ceux qui sont nés d’Adam, je suis totalement corrompu.

Une autre question souvent formulée: «S’il est vrai, et je crois que c’est vrai, que je suis bénéficiaire de la Rédemption de la croix, comment cela m’est-il appliqué? Comment puis-je jouir de ces bienfaits du salut mérité pour moi, par notre Seigneur Jésus-Christ? Est-ce que je reçois ces bénédictions parce que je suis consentante de venir à Lui? Est-ce que je reçois ces bienfaits parce que je suis prête à endosser le chèque qu’il m’offre?» Mais ça aussi c’est impossible.

 

Sauvé par la Grâce seule

La réponse des Écritures est la suivante: Je suis participant de la Rédemption de Christ (comme Dieu m’a choisi de toute éternité avant la fondation du monde) par la libre, souveraine et imméritée grâce de Dieu. Lisez Éphésiens 2:8, «Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu.» Nous sommes sauvés par grâce au moyen de la foi et c’est le seul chemin possible. «Car, vous êtes sauvés par grâce» dit la Parole de Dieu. Ceci est la base et la fondation du salut de l’Église de Dieu. Par la grâce et la grâce Seule! Il a choisi pour Lui-même un peuple dès avant la fondation du monde, en Christ. Par la grâce seule, il envoi Sa Parole et Son Esprit et nous amène à cette vie nouvelle par la régénération, suscitée dans nos cœurs par le Saint Esprit, tirant Son peuple des ténèbres à Sa merveilleuse lumière. Par grâce et par grâce seulement, nous sommes préservées quotidiennement jusqu’à ce que nous soyons amenés à la gloire éternelle. Vraiment: «par grâce sommes-nous sauvés au moyen de la foi».

 

La Beauté de la Grâce de Dieu

Qu’est-ce que la grâce qui sauve? Je ne peux entreprendre de vous présenter les nombreux textes de l’Écriture qui parlent de la grâce. Non plus, est-il possible dans un court essai, de traiter en détails les éléments variés de la grâce de Dieu. Pourtant, il y a plusieurs vérités que nous devons connaître de la grâce. Pour bien saisir l’idée de la grâce, il y a en particulier deux éléments qui requièrent une emphase. En première place, la racine du mot grâce, est beauté. Celui qui est gracieux est celui qui est joli en apparence. Deuxièmement, le terme grâce suggère une faveur qui est démontrée à quelqu’un. Souvent dans les Écritures le terme grâce est utilisé. Nous lisons à propos de ceux qui ont trouvé grâce et faveur dans les yeux d’un autre.

Maintenant la grâce, en dépit de ceux qui le nie, est un attribut de Dieu. La grâce est cet attribut de Dieu qui amplifie le fait de Son infinie et glorieuse perfection. Toute justice, vérité, sainteté, et amour sont trouvés sans mesure dans le Dieu vivant. Ces perfections infinies sont Sa beauté ou Sa grâce. Le Psalmiste David le voyait bien dans le Psaume 27:4, «J’ai présenté à l’Éternel un seul souhait, mais qui me tient vraiment à cœur: Je voudrais habiter dans la maison de l’Éternel tous les jours de ma vie afin d’admirer l’Éternel dans sa beauté, et de chercher à le connaître dans sa demeure.» Cette «beauté» est la grâce de Dieu.

On doit dire beaucoup plus de la grâce de Dieu. La grâce de Dieu en Lui-même est l’attribut dans lequel, comme Dieu trinitaire, Il voit ses propres perfections, et trouve faveur à Ses propres yeux en regard à Lui-même. Le Dieu trinitaire, se regardant Lui-même, se réjouissant éternellement d’être le Dieu de toutes les perfections.

La même grâce de Dieu, qu’Il lui a plu de révéler en dehors de Lui-même. Cet attribut de Dieu est reflété envers et dans Son peuple pour la gloire de Son propre Nom. Nous pouvons lire dans Romains 5:15: «Mais il n’en est pas du don gratuit comme de l’offense; car, si par l’offense d’un seul il en est beaucoup qui sont morts, à plus forte raison la grâce de Dieu et le don de la grâce venant d’un seul homme, Jésus-Christ, ont-ils été abondamment répandus sur beaucoup.» Il a plu à Dieu de révéler Ses propres perfections en dehors de Lui-même à ce peuple qu’il avait choisi, par grâce, de toute éternité. Cette grâce de Dieu à Son peuple est une faveur non méritée. N’avons-nous pas l’habitude d’utiliser ce terme de cette façon? L’Écriture et nous, parlons du contraste entre la grâce et les œuvres. L’Écriture déclare dans Romains 4:4, «Or, à celui qui fait une œuvre, le salaire est imputé, non comme une grâce, mais comme une chose due.» Remarquez le contraste entre les œuvres et la grâce dans ce passage. La grâce, ici, est la faveur imméritée de Dieu, dont nous ne sommes pas dignes, mais qu’il a plu à Dieu de nous l’accorder pour l’amour de Jésus. C’est immérité, parce que nous ne méritons pas de la recevoir. Je suis mort dans mes péchés. Je ne mérite rien. Rien ne m’est du. Ce que Dieu me confère n’est pas mérité ou gagné par moi, mais ça m’est simplement donné par Sa grâce libre et souveraine.

Troisièmement, la grâce de Dieu est une grâce qui «œuvre». Cette faveur de Dieu qu’Il reflète à Son peuple et dans Son peuple est une beauté qui est aussi une puissance. Elle façonne et forme Son peuple selon le propre dessein de Dieu. Voici ce que l’apôtre Paul disait dans I Cor. 15:10: «Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis …» Une déclaration très brève mais quelle richesse elle contient! Paul avait persécuté l’église dans le passé; il les avait poursuivis jusqu’à Damas; il les avait emprisonnés et a même participé à les exécuter. Ce même Paul fut touché par cette merveilleuse grâce de Dieu qu’il ne méritait aucunement, et fut transformé, de sorte que le persécuteur devint lui-même le persécuté, résultat de son union avec Christ. Maintenant Paul était emprisonné, on se moquait de lui, et il reçut le fouet plus d’une fois. «Par la grâce» il dit, «Je suis ce que je suis.» La puissance de la grâce de Dieu façonne Son peuple. Il les forme afin qu’ils puissent dorénavant démontrer Sa gloire. Ceci est la grâce de notre Dieu.

Quelle est l’importance d’une telle grâce? N’oubliez pas, en premier, la puissance de cette grâce! Ce n’est pas juste une influence, mais la puissance même de Dieu qui accomplit ce qu’Il a déterminé de faire. En deuxième, cette puissance de la grâce est révélée seulement dans, et par Son unique et bien-aimé Fils Jésus-Christ. Il Lui a plu de démonter Sa faveur de nulle autre façon que par Jésus. Ce n’est démontré à nul autre peuple que ceux qui ont été unis à Son Fils. Finalement, ce que nous devons aussi retenir: il y a seulement «une» grâce de Dieu. Cette grâce qui existe en Dieu Lui-même, c’est la grâce qu’Il nous révèle en dehors de Lui-même. Et cette grâce qui vient de Lui est révélée seulement à Son peuple et à nul autre.

 

La Grâce Qui est Irrésistible

La grâce de Dieu est irrésistible. Vous comprenez l’ampleur du terme «irrésistible». Ne pensez pas que la grâce irrésistible est une sorte de force aveugle qui arrache simplement le pécheur rebelle et récalcitrant, pour l’amener au ciel contre sa volonté, comme par exemple, un policier traînerait un prisonnier rebelle pour le mettre en prison. La grâce de Dieu n’est pas ce genre de puissance qui oblige d’aller au ciel ceux qui ne le désirent pas.

Que la grâce de Dieu soit irrésistible, cela amplifie l’idée que non seulement la grâce «amène» Son peuple à la gloire, mais bien plus, elle les «prépare» pour cette gloire et suscite en eux le désir d’entrer dans cette gloire. La grâce est irrésistible dans le sens que par elle, les genoux qui ne désiraient pas plier, vont s’agenouiller; les cœurs aussi durs que la pierre vont devenir de chair. Rien ne saurait empêcher l’accomplissement du dessein de Dieu pour sauver Son peuple par Sa grâce.

 

Le déni de la Grâce Irrésistible

Tous ne confessent pas la vérité de la grâce irrésistible. Celui qui croit que Christ est mort pour «tous» les hommes, ne peut pas croire la vérité de la grâce irrésistible. Il y a ceux qui maintiennent, comme nous le faisons, que nous sommes sauvés par la grâce «seule». Ils maintiennent comme nous, que le pécheur séparé de la grâce ne peut jamais être sauvé. Ils maintiennent comme nous, que c’est seulement par la puissance de la grâce de Dieu que le pécheur plie le genou; c’est seulement par la grâce que nous venons à Christ; seulement par la grâce sommes-nous préservés et guidés dans Sa voie. «MAIS,» disent certains, «cette grâce de Dieu est une grâce dispensée à tous, tête pour tête, afin que ceux qui autrement ne pouvaient, maintenant il peuvent accepter Christ et désirent être sauvés si ils le désirent.» Ceci est l’ancienne hérésie de l’Arminianisme.

Vous vous rappelez Jacques Arminius, un Hollandais. Sous son instigation, plusieurs dans l’Église Réformée des Pays-Bas se sont éloignés des vérités de l’Écriture. À cette époque, en 1610, ceux qui s’étaient opposés au Calvinisme avaient présenté un document appelé Les Cinq Articles des Remontrants, ou Les Cinq Articles Arminiens. Ces cinq articles s’opposèrent aux cinq vérités que nous étudions dans cette brochure. Le quatrième article de ce document traite du sujet de la capacité de résister à la grâce. On peut lire comme suit:

Que cette grâce de Dieu est le commencement, la continuité, et accomplissement de tout bien, dans la mesure, que l’homme régénéré lui-même, sans la grâce co-opérative qui prévient, qui assiste et suit, peut ni penser, ni vouloir, ni faire le bien, non plus résister aux tentations du diable; afin que toutes bonnes œuvres ou mouvements, qui peuvent être conçus, doivent être attribués à la grâce de Dieu en Christ. Mais en respectant le mode d’opération de cette grâce, ce n’est pas irrésistible, selon qu’il est écrit concernant plusieurs, qu’ils ont résistés au Saint Esprit. Actes 7, et ailleurs à plusieurs places.

Suivez-vous l’argument? Tout dépend de la grâce, au moyen de laquelle quelqu’un peut être sauvé. Mais «tous» reçoivent cette grâce. Et quelqu’un qui n’est pas sauvé, est non sauvé parce qu’il résiste à la grâce qui lui est donnée. D’un autre coté, quand quelqu’un est sauvé, c’est parce qu’il a reçu cette grâce et qu’il a accepté Christ. Alors le salut vient donc de cet homme qui ne résiste pas à la grâce de Dieu. Mais si un homme rejette cette grâce, le Saint Esprit est complètement impuissant par respect pour lui, disent les Arminiens. Jacques Arminius lui-même dans ses Complete Works (vol. 1, pp. 253-254) cite cela pratiquement de la même manière. Recherchant à démontrer la validité de ses vues, il écrit:

Dans cette attitude, j’attribue à la grâce le commencement, la continuité, et l’accomplissement de tout bien, et jusqu’à un certain point je réalise son influence, qu’un homme, même déjà régénéré, ne peut concevoir, ni désirer, ni faire aucun bien quel qu’il soit, ni résister aux tentations sans être motivé par cette grâce co-opérative, prévenante, excitante qui l’accompagne. De cette déclaration il apparaît clairement, que d’aucune façon je désire diminuer la valeur de la grâce, comme on dit de moi, en attribuant trop d’importance au libre choix de la volonté de l’homme. Car cette controverse se réduit elle-même à la solution de cette question: «Est-ce que la grâce de Dieu possède une certaine force irrésistible?» C’est que la controverse n’est pas reliée à ces actions ou opérations qui peuvent être attribuées à la grâce (car je reconnais et inculque que quelque soit le nombre de ces actions ou opérations que l’homme a jamais fait), mais c’est relié au mode d’opération, qu’il soit irrésistible ou pas. En respect de quoi, je crois, selon les Écritures, que plusieurs personnes résistent au Saint Esprit et rejette la grâce qui est offerte.

Les Églises Réformées se sont toujours opposées à cette idée. Nous devons nous opposer à cette idée qu’il est possible de résister à cette grâce de Dieu, souveraine, glorieuse, imméritée et irrésistible.

 

La Grâce Irrésistible: Une Vérité Calviniste

Mais nous devons avoir la preuve que la grâce est irrésistible. Premièrement, je vous rappelle que cette vérité de la grâce irrésistible, se relie nécessairement aux points du Calvinisme que vous avez déjà étudiés dans les chapitres qui précédents: corruption totale, élection inconditionnelle, et rédemption particulière. On ne peut maintenir la corruption totale, et nier la grâce irrésistible. Réalisez-vous cela? Si le pécheur est totalement corrompu, mort dans son péché, incapable de faire aucun bien, alors, il a certainement besoin de plus qu’une simple assistance. Donnez à un homme mort, une canne et essayer de le faire marcher! Vous savez qu’une telle assistance serait vaine. Si on ne lui redonne pas la vie, il ne marchera jamais. Il en est ainsi du pécheur totalement corrompu. Dieu ne donne pas à chaque pécheur totalement mort un genre de canne (la grâce) en lui disant: «Voici quelque chose qui peut t’aider; maintenant sois mon serviteur.» Dieu ne fait pas cela. Au contraire, Sa grâce doit prendre le pécheur mort, et le rendre vivant de nouveau. La dépravation totale implique que l’irrésistible puissante grâce de Dieu est la seule espérance pour le pécheur mort.

La même chose peut être dit à propos de l’élection inconditionnelle: cette vérité implique nécessairement une grâce de Dieu irrésistible. Dieu a choisi pour Lui-même un peuple depuis avant la fondation de la terre. L’exécution du décret de Dieu ne peut dépendre de la fragile volonté de l’homme, mais dépend uniquement de la grâce irrésistible de Dieu qui apportera sûrement la réalisation de Son dessein éternel.

La rédemption particulière (ou rachat limité) est aussi inséparablement reliée à la grâce de Dieu. Dans la rédemption, nous confessons, Christ est mort sur la croix pour Son peuple seulement, les rachetant de leurs péchés. Maintenant, comment l’œuvre de Christ devient-elle nôtre? Est-ce que ça dépend de votre volonté si oui ou non vous allez recevoir cette rédemption? Dieu pourrait-il permettre que la mort de Son Fils soit vaine, par le fait que ceux pour qui Il est mort ne seraient pas sauvés? Que Dieu nous pardonne! Quand Son Fils paye pour les péchés de Son peuple, c’est par la puissance de la grâce de Dieu, que la vie de Christ est alors donnée aux Siens (les Élus) et qu’ils sont amenés à la vie éternelle.

 

La Grâce Irrésistible: Une Vérité Scripturaire

Mais vous désirez des preuves de l’Écriture. Des preuves Scripturaires vous aurez. Qu’est-ce que Dieu nous enseigne sur ce point dans sa Parole? Les Arminiens nous demande de considérer dans Actes 7:51, qui selon eux, enseigne que nous pouvons résister à la grâce. Regardons ce passage: «Hommes au cou raide, incirconcis de cœur et d’oreilles! Vous vous opposés toujours au Saint Esprit. Ce que vos pères ont été, vous l’êtes aussi.» Étienne s’adressait aux Juifs qui se préparaient à le lapider. «Vous vous opposés toujours au Saint Esprit» dit-il. De cette citation, vous apparaît-il que nous pouvons résister au Saint Esprit? Apparemment d’autres passages des Écritures parlent dans le même sens. Mais rappelez-vous: dans Actes 7, Étienne parle aux Juifs concernant les paroles des prophètes qui leur avaient été adressées dans le passé. En résistant aux paroles des prophètes, les Juifs avaient résisté au Saint Esprit. Comment ont-ils fait cela? Le Saint Esprit a révélé la Parole de Dieu aux hommes saints: prophètes et apôtres. Le Saint Esprit utilise les ministres de la Parole pour proclamer la Parole de Dieu à travers tous les âges: aux Juifs de l’Ancienne Alliance, et à chaque tribu, de toute langue et tout langage dans la Nouvelle Alliance. Et ceux qui détestent la Parole, que font-ils? Ils résistent; ils se rebellent; ils démontrent du mépris. Ils prennent ceux que le Saint Esprit utilise pour proclamer la Parole, et ils les tuent. C’est de ça que Étienne parlait. Il n’était pas en train de leur dire que l’Esprit de Dieu était donné à tous afin de les amener tous à la repentance, mais que plusieurs ont résisté. Certainement pas! Mais que quand ils résistent aux hommes saints envoyés par l’Esprit, alors ils résistent à l’Esprit de Dieu.

Maintenant considérons d’autres passages de l’Écriture pertinents à ce propos. Lisons Jean 3:3 et 5 en particulier, «Jésus répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu … En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.» Qu’est-ce que ce passage enseigne? On nous présente en premier l’image de la naissance (une nouvelle naissance). Qui veut dire quoi? Dans la naissance physique, celui qui naît exerce-t-il sa propre volonté pour venir au monde? Est-ce que cela dépend de sa volonté s’il est conçu et mis au monde? Impossible! Il est né dans un monde pécheur et il doit vivre ici la durée de vie qui lui a été assignée. Donc, les Écritures emploient le terme, «nouvelle naissance». L’expression «né de nouveau» sert à mettre l’ampleur sur ce qui se passe dans le domaine de la spiritualité. Dieu n’est pas dans l’attente de voir si quelqu’un va désirer «naître de nouveau», mais Dieu forme un peuple pour Lui-même, leur donnant en eux la vie de notre Seigneur Jésus-Christ. Il est aussi celui qui donne à cette vie de croître et de se développer. «Si un homme ne naît d’eau et d’esprit il ne peut entrer le royaume de Dieu.» Et oui, c’est cette grâce irrésistible qui donne naissance aux Élus de Dieu. A part cela, le terme «né de nouveau» peut aussi se traduire par «né de l’Esprit». Autre chose, le même passage dit: «Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.» Celui qui ne peut «voir» le royaume, ne peut pas croire que ça existe. Ceci est le sens du passage qui cite que pas un homme ne peut «voir» le royaume des cieux, excepté celui qui est né de nouveau. L’emphase est suffisante pour comprendre qu’il est impossible à un pécheur mort d’exercer sa volonté pour être capable de voir. C’est par la grâce irrésistible de Dieu qu’un homme est «né de nouveau» et c’est seulement à ce moment là qu’il peut «voir».

Tournez maintenant à Éphésiens 2:10: «Car nous sommes son ouvrage, ayant été créé en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions.» Qui est l’auteur du salut? Nous sommes Son ouvrage. Un artiste façonne son œuvre comme il le veut. L’artiste ne demande à l’argile qu’il travaille, «Quelle forme désires-tu prendre?» Mais il travaille l’argile selon sa propre volonté. Il en est ainsi pour nous; nous sommes l’ouvrage de Dieu. Dieu Lui-même forme Son peuple pour être ce qu’ils sont maintenant. Dans Ésaïe 43:21, le prophète l’a dit aussi: «Le peuple que je me suis formé publiera mes louanges.» Voici la grâce irrésistible. La puissance de Dieu n’attend pas après ces pauvres misérables pécheurs qu’ils acceptent Christ, mais Dieu les «forment» pour être Son peuple. Ils pourront alors démontré Sa gloire.

Lisons maintenant Jean 6:37, «Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi.» Verset 44: «Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire; et je le ressusciterai au dernier jour.» Verset 65: «C’est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par le Père.»

Remarquez: personne «ne peut venir» à Christ excepté ceux qui lui sont donnés par son Père. Tous ceux que le Père m’a donnés «viendront». Comment? Ils viennent parce que «Mon Père» dit Jésus, les attire et les ressuscitera au dernier jour. C’est la grâce irrésistible de Dieu qui prend le pécheur mort et l’amène à Christ.

Rappelons nous cette merveilleuse Lydie des Actes 16: «L’une d’elles, nommée Lydie, marchande de pourpre, de la ville de Thyatire, était une femme craignant Dieu, et elle écoutait. Le Seigneur lui ouvrit le cœur, pour qu’elle fut attentive à ce que disait Paul.» Le cœur de Lydie fut ouvert par le Seigneur. C’est un son complètement différent de celui que nous retrouvons dans cette catégorie de chants religieux qu’on entend souvent aujourd’hui. «Ouvres ton cœur, et laisse-le entrer.» Vous l’avez entendu vous aussi. Il y a aussi les Évangélistes d’aujourd’hui qui disent: «Christ se tient à la porte de ton cœur; ne Le laissera-tu pas entrer avant qu’il ne soit trop tard?» Les Écritures n’ont jamais dit ça. C’est vrai que dans Apocalypse 3:20, Jésus est présenté comme frappant à la porte. Mais ce n’est pas la porte d’un cœur. Il frappe à la porte de cette église corrompue de Laodicée, et Il demande à ceux qui aiment la Parole de Dieu de se séparer des autres. Mais Christ ne frappe pas à la porte d’aucun cœur. Le Seigneur a ouvert le cœur de Lydie, alors elle écouta et elle cru. C’est la puissance irrésistible de la grâce de Dieu. Il ouvre tout grand le cœur fermé; et l’enfant de Dieu croit.

Nous lisons dans Actes 13:48, «… et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent.» Ce verset amplifie l’idée que j’ai citée plus tôt, ceux que Dieu a choisis, Il va sûrement les sauver. Celui qu’il a destine à la vie éternelle, croit. Quelle est l’explication pour cela? Y a-t-il un désir en eux? Oh non! Seulement la grâce irrésistible de Dieu qui accomplit ce que Dieu a déterminé de toute éternité.

 

La Grâce Irrésistible: Une Vérité Confessionnelle

Nos confessions enseignent la même chose. Les Canons de Dort citent en particulier cette vérité. Ils le font si bien que je ne saurais le faire d’une aussi belle manière. Je cite de la troisième et quatrième partie de la doctrine, Article 10:

Mais que les autres qui sont appelés par l’Évangile, obéissent à l’appel, et sont convertis, ne doit pas être attribué proprement à l’exercice de leur libre volonté, afin que l’un se distingue au dessus des autres, également équipé avec la grâce suffisante pour venir à la foi et être converti, selon l’orgueilleuse hérésie que Pélage maintient. Mais ce doit être totalement attribué à Dieu, qui ayant choisi ses Élus de toute éternité en Christ, leur confère la foi et la repentance, les sauve de la puissance des ténèbres, et les introduit dans le royaume de Son propre Fils, afin qu’ils puissent démonter la gloire de son nom, de celui qui les a fait sortir des ténèbres à Sa merveilleuse lumière; afin qu’ils ne se glorifient pas en eux-mêmes, mais dans le Seigneur selon le témoignage des apôtres à plusieurs places.

Voilà la confession de ceux qui sont vraiment Réformés. Article 11 de la même confession cite:

Mais quand Dieu accomplit son bon plaisir dans les Élus, ou œuvre en eux la véritable conversion, il ne permet pas simplement que l’Évangile leur soit ouvertement prêché, et que leur esprit soit puissamment illuminé par le Saint Esprit, afin qu’ils puissent comprendre et discerner les choses de l’Esprit de Dieu; mais par l’efficacité du même Esprit régénérateur, il envahit les moindres recoins de l’homme, il ouvre et ramollit le cœur de pierre, les cœurs incirconcis seront circoncis, il infuse de nouvelles qualités à cette volonté qui auparavant était morte et devient vivante; ces hommes méchants, désobéissants et réfractaires, il les rend bons, obéissants et souples; les redressent et les fait marcher; et comme un arbre bon porte de bons fruits, ainsi ils porteront les fruits de leurs bonnes actions.

Les autres articles sont aussi pertinents. Lisez-les. Ceci est la confession des églises Réformées dans lesquelles ils expriment ce qu’ils croient être carrément l’enseignement de la Parole de Dieu. D’autres confessions de l’église prêchent cette même vérité. Au chapitre 1 de l’Article 10 de la Confession de Westminster, il est cité:

Tous ceux que Dieu a prédestinés à la vie, et ceux seulement, qu’Il lui plait, en Son temps et par son décret, d’appeler effectivement, par Sa Parole et Son Esprit, à sortir de cet état de mort et de péché dans lequel ils sont par nature, à recevoir la grâce et le salut en Jésus-Christ; illuminant leur esprit spirituellement et salutairement, pour comprendre les choses de Dieu; leur retirant leur cœur de pierre en leur donnant un cœur de chair; renouvellant leur volonté, et par Sa Toute-Puissance les établissant à faire ce qui est bien, et les conduire effectivement à Jésus-Christ; venant en toute liberté, ayant été rendus consentants par Sa Grâce.

Le portrait est-il clair? La confession des Écritures et les Confessions de l’église basées sur les Écritures expriment toutes les deux, que la Grâce de Dieu est Son irrésistible puissance par laquelle Il sauve Son peuple en Christ.

 

Le Réconfort de cette Vérité

Mais qu’est-ce que ça veut dire pour vous? Qu’est-ce que la grâce irrésistible signifie pour vous? Ça doit signifier quelque chose. C’est la base même de réconfort pour le chrétien. Imaginons pour un moment que nous sommes en train de nier cette merveilleuse grâce de Dieu. En premier, ça voudrait certainement dire que nous n’acceptons pas ce que l’Écriture elle-même enseigne concernant la puissance de la grâce de Dieu. C’est une chose très sérieuse de badiner avec la Révélation que Dieu nous donne en ce qui le concerne Lui-même. Mais il y a une autre chose aussi, c’est que si nous pouvions résister à la grâce de Dieu, cela voudrait dire que nous perdrions toute l’assurance de notre salut. J’ai une volonté qui ne diffère pas de celle des autres. Si la grâce de Dieu n’était qu’une simple influence à laquelle je pourrais résister, alors je serais perdu, car je serais incapable de désirer mon salut. Si je peux résister, je vais résister! Si on pouvait résister à la grâce de Dieu, alors pas un chrétien ne pourrait supporter de vivre dans une époque aussi empreinte de méchanceté. Je peux tenir seulement par une Grâce, qui non seulement m’a sauvé, mais me garde jour après jour et ce jusqu’à la fin.

C’est notre réconfort et le réconfort de nos enfants: la grâce irrésistible non seulement m’attire, mais me préserve et me glorifie au nom de Jésus. Je suis sauvé de la façon la plus complète par la puissance de la grâce de Dieu. Le diable ne peut rien contre ça, ni les hommes méchants de mon temps. Ils vont essayer, mais ils ne pourront jamais nous ravir de la main du Père. La vieille nature qui aime le monde et qui recherche les choses du monde des ténèbres ne peut s’opposer avec succès à cette irrésistible grâce de Dieu. Car Sa grâce est venu et m’a brisé! Elle ramollit mon cœur qui était de pierre. Elle fait plier mon cou roide. Elle prend mon bras qui par nature s’élève lui-même en rébellion contre Dieu, pour l’amener à frapper ma poitrine en pleurant et disant: «Prend pitié de moi qui suis pécheur.» Voilà l’irrésistible grâce de Dieu. Elle fait de moi son enfant. Elle me conduit dans les voies de la justice. Et finalement, elle me glorifie selon sa promesse pour la gloire de Son Nom par Jésus-Christ notre Seigneur.

Alors nous pouvons chanter avec ce poète, qui avait si bien saisies les merveilles de cette irrésistible grâce de Dieu:

Amazing grace, how sweet the sound!
That saved a wretch like me
I once was lost, but now am found;
Was blind, but now I see.

’Twas grace that taught my heart to fear,
And grace my fears relieved;
How precious did that grace appear
The hour I first believed.

La Persévérance des Saints

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